Attentats de Paris Face à la gravité de la situation, des musulmans réagissent.
Après l’immense choc et face à la gravité de la situation, il faut trouver les mots. Des musulmans genevois, romands, suisses, s’expriment.
«Celui qui tue une personne, c’est comme s’il avait tué toute l’humanité; s’il sauve une vie, c’est comme s’il avait sauvé toute l’humanité.» Cet extrait du Coran est rappelé en préambule d’un communiqué de la Fédération des organisations islamiques de Suisse (FOIS), qui a regroupé 250 associations et centres musulmans pour «condamner avec la plus grande fermeté ces attaques lâches et aveugles et ce crime abject contre notre humanité». Cette prise de position a son importance: «C’est la première fois en Suisse qu’autant de fédérations cosignent une déclaration», souligne son président, le Vaudois Montassar BenMrad.
«Dans ce genre de situation, nous devons nous montrer unis, citoyens, musulmans et non musulmans, pour défendre nos valeurs communes.» C’est aussi pour cette raison que Celil Yilmaz, secrétaire général de l’ONG Conseil justice égalité et paix, spécialisée dans la lutte contre les discriminations et le racisme, tient à s’exprimer. «Les organisations et associations musulmanes doivent faire le nécessaire pour dire non au terrorisme, rappeler que ce n’est pas l’islam, le dire haut et fort pour éviter les amalgames et la récupération politique. Cela fait mal de se justifier, mais on doit le faire.» Parler pour éviter que l’on interprète mal le silence.
Autre façon d’aborder le sujet sensible, celle choisie par le Genevois Hasni Abidi, qui a bousculé hier le programme de son cours sur la géopolitique du Moyen-Orient, donné à l’UNIGE. «On va essayer de parler de manière distanciée des événements survenus à Paris», lance-t-il devant une trentaine de personnes. Au-delà du choc, le débat porte sur l’origine de la radicalisation. «Cela fait des années que les choses couvent en France. La misère dans les banlieues, les jeunes sans avenir à qui l’on demande d’être Français sans leur en donner les moyens. Aujourd’hui, ils suivent Daech, mais cela pourrait être autre chose», réagit un étudiant. L’intervention militaire? «Cela ne peut que renforcer les arguments des djihadistes», estime une jeune femme. Sommes-nous en guerre? interroge Hasni Abidi. Les avis sont partagés. Pour le directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, «la guerre ne date pas du 13 novembre, mais a commencé avec les attaques de la France en Irak et en Syrie». L’analyste estime qu’«il ne faut pas commettre les erreurs du passé et suivre le modèle des Américains».
A 12 h pile, Hasni Abidi prie l’auditoire d’observer une minute de silence. «Elle n’est pas sélective et rend hommage à toutes les victimes du fanatisme, à Paris et ailleurs.» (TDG) Lien TDG
 

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